lundi 17 mars 2008

Le second instrument d’un nouvel ordre économique et social camerounais : la planification indicative

« La création d'institutions économiques et sociales visant à l'application systématique des connaissances scientifiques à l'activité économique constitue la source primordiale de croissance durable de la productivité et du revenu par tête, susceptible d’impulser un véritable développement ».

Malheureusement au Cameroun, tous les programmes économiques sont assistés et financés par la communauté internationale :

• La Direction Générale des Impôts (DGI) du Ministère des finances ;

• Le Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP) ;

• Le modèle SIPAE (modèle de cadrage macroéconomique pour le Cameroun) ;

• Les applications informatiques économiques ;

• La gestion des fonds PPTE ;

• Les séminaires de réflexion !

Pourtant plusieurs ministères (Ministères du Commerce, de l’Economie et des finances, du Plan, de l’Industrie, etc....) pour faire beau et se bercer dans l’illusion d’exister, ont été crées pour assurer les différentes fonctions de l’Etat ! Le Cameroun doit pouvoir se doter de moyens pour amorcer son développement. Et dans la situation actuelle, ce développement ne peut passer que par la mise en place d’un modèle de planification indicative sous forme de plans quinquennaux pensés et mis en œuvre par un Ministère du Plan fort.

La suppression des plans quinquennaux institués par le feu président Ahmadou Ahidjo va à l’encontre des nécessités d’un Etat soucieux d’éclairer son avenir et d’assurer un bien-être durable à ses populations.

Il s’agit à l’évidence de la preuve que les autorités publiques camerounaise font état non seulement d’un manque d’idées et de vision redoutable ainsi que d’un faible niveau de compréhension des causes réelles du désastre actuel mais aussi et surtout d’une terrible soumission à une idéologie libérale dont l’unique but consiste à détruire tout espoir de développement chez les camerounais en maintenant le pays sous une forme d’« assistanat irréversible».

L’objectif des Plans quinquennaux visait à élaborer un projet et à se donner les moyens de le mettre en œuvre, ce qui permettait donc de réfléchir au moyen de passer des emplois d’aujourd’hui à ceux de demain. Il s'agit donc de donner à l’Etat des yeux pour voir et des oreilles pour entendre en réinstaurant le principe des plans quinquennaux sous la tutelle d’un Ministère du Plan fort.

Ces plans, comme les 6 premiers, se fixeraient des clignotants en cas d’écarts par rapport aux objectifs fixés en commun par l’accord entre forces vives de la nation. Ils seraient débattus au sein du Parlement, et les écarts constatés ne conduiraient pas nécessairement à rétablir la trajectoire définie à l’avance, mais à réorienter l’économie vers des objectifs plus ambitieux apparus en cours de route.

Indicatifs et flexibles, ils construiraient la structure de l’économie et fixeraient les emplois qualifiés et non qualifiés de l’avenir en prévoyant les moyens de les former et d’en organiser la répartition dans les secteurs et les entreprises intéressés.

Une des principales conséquences de l’instauration d’une administration du Plan forte serait de permettre un réel et véritable aménagement du territoire camerounais et en particulier à la mise en place d’un plan d’urgence d’« adressage » (boîte postale) pour tous les ménages camerounais et à l’accompagnement des territoires en détresse (Est, extrême-nord, etc..), ce qui permettra de:

• Recenser facilement tous les ménages camerounais ainsi que leurs besoins,

• Mettre en place une formule de distribution du courrier à domicile,

• Rendre efficace les actions ciblées de l’Etat en faveur :

- Du raccordement en eau et en électricité de toutes les populations

- De l’instauration d’une couverture maladie pour tous

- De l’évaluation du parc logement social à construire, etc.

Ainsi, le principe de péréquation, essentiel au même titre que le service public pour exprimer concrètement l’égalité entre citoyens, pourrait être établi, avec un effet intégrateur concret qui est la meilleure arme pour éviter les communautarismes et les ressentiments.