lundi 17 mars 2008

Le premier instrument d’un nouvel ordre économique et social camerounais : le « Djangui »

Aujourd’hui, le Cameroun et les camerounais ne veulent plus être les esclaves du monde et payer pour financer leur propre esclavage ! Par conséquent, il apparaît impérieux de redonner au peuple camerounais, comme le veut la démocratie, la responsabilité de ses choix et de son destin, au lieu de l’abandonner à la logique des marchés. La création d’une monnaie nationale et la mise en œuvre d’une planification indicative constituent aujourd’hui notre unique voie de salut.

Création d'une monnaie nationale : le « djangui »

Le Cameroun doit sortir de la zone franc et de son instrument d’asservissement, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) pour lui substituer, comme nous l’avons déclaré, une banque centrale nationale, ayant pour mission de servir l’intérêt général à long terme, par et pour le peuple camerounais. Cette banque centrale nationale, sous contrôle citoyen, sera basée sur une monnaie nationale, car si un Etat perd sa souveraineté vis-à-vis de la monnaie, il perd toute sa souveraineté, non seulement à l’égard de l’étranger mais aussi intérieure. Il faudra donc émettre une monnaie nationale camerounaise pour échapper à l’effet prédateur des pays industrialisés et de leurs organisations criminelles, qui sera associé à notre politique de grands travaux. J’appelle cette monnaie nationale camerounaise le « djangui », par référence à la culture de réunion et de solidarité du peuple camerounais. Le « djangui » symbolise donc un fait social de rattachement et un lien social de solidarité.

Mécanisme de fonctionnement du « djangui »

Le « djangui » se substituera au franc CFA (= franc des Colonies Françaises d’Afrique) actuel.

Une unité de « djangui » = 1 FCFA (= franc des Colonies Françaises d’Afrique).

C’est le système bancaire actuellement en place mais totalement nationalisé sous le contrôle de la banque centrale qui sera mandaté par l’Etat pour gérer les comptes en unités de « djangui ».

Sa mission consistera à :

1. Créer un compte à tous les agents (professionnels et particuliers)

2. Tenir les comptes de tous les agents

3. Vérifier la correspondance entre les prévisions et la réalité

4. Effectuer toutes les opérations de règlement entre les acteurs

5. Transmettre périodiquement à la Banque centrale camerounaise une estimation des prévisions

6. Consolider les comptes pour permettre à la banque centrale camerounaise d’ajuster la masse monétaire aux besoins réels.

Pour l’exécution de ce mandat, les banques secondaires sous l’autorité de la banque centrale devront :

1. Se procurer auprès de la banque centrale la monnaie fiduciaire (pièces et billets) qu'elles sont tenues de fournir sur leur demande à leurs clients

2. Se conformer à la réglementation bancaire, qui leur impose notamment de constituer des réserves, appelées réserves obligatoires; le montant de ces réserves, calculé pour chaque banque sur la base d'un pourcentage des dépôts de sa clientèle, doit faire en moyenne journalière l'objet d'un dépôt sur un compte ouvert à son nom à la Banque Centrale

3. Souscrire au taux de « refinancement » pour disposer de monnaie centrale.

Au départ, la masse monétaire en unités de « djangui » à mettre en circulation est déterminée par l’estimation des besoins que relèvera une enquête nationale préalable. Le règlement des dépenses de l’Etat à destination du secteur privé et des ménages se fera de la manière suivante. L’Etat, par le biais du trésor public, émettra des bons du trésor spéciaux, sans intérêt ni échéance, qu’il déposera à la banque centrale camerounaise. Cette dernière ouvrira un compte du même montant, à partir duquel l’Etat pourra s’approvisionner selon ses besoins. Par la suite, c’est l’équilibre entre la masse monétaire et la valeur de la richesse réelle créée par l’activité qui déterminera s’il est nécessaire d’injecter plus de monnaie ou d’en retirer.

Le sens du « djangui »

Le « djangui », soutenu par une banque nationale camerounaise audacieuse, sera un levier pour faire du Cameroun un havre de prospérité. Il représente, de par son ambition souveraine dans l’ordre national et international, et de par son financement de grands projets redonnant les moyens financiers d’une action juste, le meilleur instrument pour défendre et assurer « par le haut » une vie digne à tout le peuple camerounais par:

1. La mise en place de services publics de qualité sur tout le territoire ;

2. Le retour à un monopole public des secteurs de souveraineté de l’Etat (Eau, énergie, télécommunications, transport public) afin de rendre ces biens de première nécessité accessibles à tous les camerounais. Créer ainsi un service public de l’eau, de l’électricité et du transport ;

3. La définition de l’hôpital public comme centre de soins, de chirurgie, d’urgences et de formation, et non comme un établissement rentable à court terme ;

4. La construction d’un laboratoire pharmaceutique en vue de produire des médicaments génériques et bon marché ;

5. La construction d’une institution médicale duale pour concilier la médecine occidentale et notre très glorieuse et prometteuse médecine traditionnelle ;

6. L’instauration d’une Sécurité Sociale gratuite pour tous les camerounais à faible revenu;

7. La mise en place des services de proximité et des mesures de protection sociale ;

8. La nationalisation des sociétés exploitant nos ressources naturelles ;

9. La mise en place d’un plan de rattrapage et de renouvellement des réseaux ferré et routier nationaux, notamment en faveur des lignes locales et transversales de type intérieur-intérieur. Il s’agit de sortir du modèle intérieur-côte, organisé par les colons pour le pillage de nos matières premières, et de réunifier les marchés et les individus entre les zones intérieures ainsi désenclavées pour la consommation locale et le renforcement de l’unité nationale ;

10. Des mesures d’urgence pour sauver notre agriculture et assurer non seulement notre autosuffisance mais aussi notre sécurité alimentaire par une politique agricole audacieuse fondée sur la modernisation de nos systèmes de production et l’octroi des aides aux agriculteurs.

La mise en application de ces mesures, insérées dans les points saillants de mon projet, ne sera possible qu’en s’appuyant sur une vision à long terme, avec une planification indicative retrouvée et améliorée.

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