jeudi 27 décembre 2007

Pourquoi il faut en finir avec l'esclavage du franc CFA !

Parce que c'est la France en dernier ressort qui gère cette monnaie et qui intervient à notre nom (pays de la zone franc) sur le marché international des devises pour défendre la valeur de son instrument de domination le franc des Colonies Françaises d'Afrique (franc CFA). Et l'implication de cette réalité est une mainmise absolue de cet « Etat voyou » (France) sur notre politique monétaire et donc sur notre développement. Autrement dit, c'est la France qui décide si nous avons droit au développement ou pas. Et jusqu'à présent, cet « Etat voyou » a estimé que nous ne sommes pas encore prêts pour le développement!

Pour mettre à nu ce « système d'esclavage », je vais commencer par définir la zone franc et ses conditionnalités, ensuite, j'exposerai les avantages que cet « Etat voyou » nous présente pour terminer avec les conséquences « cauchemardesques » que notre soumission à cet esclavage engendre!

Zone franc : comment ce « système d'esclavage » a été verrouillé

Le Cameroun fait partie de la « zone franc », zone monétaire, qui regroupe 14 pays d'Afrique sub-saharienne (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Cameroun, République centrafricaine, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale et Tchad), les Comores et la France. Créé en 1945, le franc des Colonies Françaises d'Afrique (franc CFA) est la monnaie unique qui a cours légal dans ces 14 pays et aux Comores. Cette coopération monétaire entre l'« Etat voyou » (France) et les pays africains de la Zone franc est régie par quatre principes fondamentaux : garantie de convertibilité illimitée du Trésor français, fixité des parités, libre transférabilité et centralisation des réserves de change.

La zone CFA se divise en trois sous-régions monétaires dirigées par trois banques centrales respectives : l'UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) est dirigée par la BCEAO (Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest) et regroupe le Niger, le Togo, le Sénégal, le Mali, le Bénin, le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire; la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale) est dirigée par la BEAC (Banque des Etats d'Afrique centrale) et regroupe le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad; enfin, la BCC (Banque centrale des Comores) dirige la politique monétaire de la République fédérale islamique des Comores.

Les statuts de ces banques centrales, bien que réformés en 1973, restent ficelés à l'avantage de cet « Etat voyou » (France). En effet, cet « Etat voyou » peut légalement bloquer toute décision monétaire au sein de la zone CFA. Ce droit est assuré par la présence de représentants dans les conseils d'administration respectifs :

• La BEAC est dirigée par treize administrateurs, dont trois Français (article 3);

• La BCEAO est dirigée par seize administrateurs, soit deux par pays membres et deux Français (article 49);

• Enfin, la BCC est dirigée par huit administrateurs, dont quatre Français (article 34).

Ainsi, la BEAC ne peut délibérer qu'en présence d'au moins un administrateur par Etat membre et un administrateur français (article 38), la BCEAO doit prendre les décisions capitales à l'unanimité (article 51) et la BCC ne peut adopter de décision qu'avec l'accord d'au moins cinq des représentants (article 38). Cela signifie clairement qu'aucune décision monétaire au sein de la zone CFA ne peut se prendre sans l'aval de cet « Etat voyou » (France).

Ce que cet « Etat voyou » nous présente comme avantages du franc CFA

D'après cet « Etat voyou » (France), l'adoption du franc des Colonies Françaises d'Afrique (CFA) présente plusieurs avantages.

1. C'est une monnaie stable, et cette prétendue stabilité est une soi-disant garantie permettant d'attirer les investissements directs à l'étranger (IDE). Cependant, au risque de me répéter, ces fameux IDE sont toujours attendus !

2. Ensuite, le franc CFA est censé épargner les risques de change avec la zone euro et donc faciliter l'accès au marché unique européen. Or, cet accès reste limité par les mesures de protectionnisme permises à l'Union européenne par les accords de l'OMC (aussi bien pour les produits manufacturés que pour les produits agricoles). En outre, les relations commerciales sont largement restreintes à l'exportation de matières premières, dont les prix sont à l'avantage des Etats voyous du Nord (termes de l'échange).

3. Un autre avantage qui nous est présenté est qu'une monnaie unique facilite la coopération entre les différents pays membres (ce qui empêche une balkanisation monétaire de l'Afrique). Malheureusement, le fait que cette monnaie unique soit gérée par une autorité extérieure empêche qu'elle soit gérée dans ce but d'unité intérieure. En effet, l'Union européenne, en héritant des accords franco-africains, a juridiquement toute liberté de modifier selon ses intérêts la parité entre franc CFA et euro.


Quelles sont les conséquences d'une telle soumission ?

Tous les avantages présentés ne sont rien d'autre qu'un leurre, puisqu'ils sont artificiels et contre productifs pour nous. Pour mesurer à quel point, il est nécessaire de comprendre la logique qui sous-tend la mondialisation économique actuelle. Au sommet de la hiérarchie mondiale, l'Europe occidentale et l'Amérique du Nord visent une croissance basée sur l'importation de matières premières et l'accumulation de capitaux et de technologies. Parallèlement, chacune des deux régions cherche à asseoir la suprématie mondiale de sa monnaie. C'est pourquoi l'objectif de monnaie forte et stable est prioritaire pour les banques centrales de ces pays. Le problème est qu'une telle politique monétaire est incompatible avec nos intérêts.

• D'abord, la politique de hauts taux d'intérêt appliquée par l'Union européenne (et donc imposée à la zone CFA selon les accords monétaires en application) pour attirer les capitaux internationaux est nuisible à nos économies, car elle implique des crédits trop élevés pour les entrepreneurs locaux. Cet obstacle empêche les petites et moyennes entreprises africaines d'exister, par manque de financement.

• Ensuite, les relations commerciales de la zone CFA avec le reste de l'Afrique et du Tiers Monde se trouvent handicapées par la politique de monnaie forte imposée par l'Europe : le franc CFA étant surévalué par rapport aux autres monnaies du Sud, les produits libellés en FCFA deviennent trop chers pour ces pays. L'Afrique de la zone CFA se retrouve ainsi coupée des marchés du Sud et condamnée à exporter des matières premières bon marché vers le Nord (l'objectif final de l'Europe étant évidemment la cotation des matières premières de la zone CFA en euro et donc l'élimination de tout risque de change pour son approvisionnement).

• Enfin, le principe du compte d'opérations, à la base de tout ce « système d'esclavage », implique pour nous de la zone CFA une rigueur budgétaire exacerbée et des fuites massives de capitaux vers l'Europe, ce qui représente pour nous une véritable institutionnalisation de l'appauvrissement socio-économique.

Comment fonctionne ce « fameux compte d'opérations »?

Le principe du compte d'opérations est simple et s'appuie sur le fait que l'Etat voyou (la France) est chargé de garantir la convertibilité des deux monnaies (euro-CFA). En contrepartie de cette garantie, les banques centrales africaines (BCEAO, BEAC et BCC) doivent verser 65% de leurs réserves de change (leurs avoirs extérieurs) sur un compte du Trésor français appelé compte d'opérations. Chacune des trois banques centrales de la zone CFA possède ainsi un compte d'opérations ouvert à son nom par le Trésor français. A l'origine, les banques centrales devaient verser 100% de leurs avoirs extérieurs sur ce compte, mais depuis la réforme de 1973, ce montant a été réduit à 65% (le reste devenant utile pour le remboursement de la dette extérieure). Le Trésor français, fort de ces réserves, est ensuite chargé de fournir aux banques centrales les fonds dont elles ont besoin. Selon le montant de ces besoins et celui des avoirs extérieurs transférés vers le Trésor français, le compte d'opérations se retrouve soit débiteur (les banques centrales africaines doivent alors payer des intérêts au Trésor français), soit créditeur (la France doit alors payer des intérêts aux pays CFA, qu'elle n'a jamais payé).

Selon les statuts de l'accord, lorsque les avoirs extérieurs sont jugés insuffisants pour combler le déficit du compte d'opérations, la France peut décider unilatéralement la dévaluation du franc CFA. C'est ce qu'elle fait en janvier 1994 avec la dévaluation de 50% du franc CFA. Notons que les intérêts de la France sont en phase avec les politiques d'ajustement du FMI et de la Banque mondiale. En effet, les plans d'ajustement débutent traditionnellement par une double thérapie de choc : la hausse des taux d'intérêt (pour attirer le capital international) et la dévaluation.

En résumé, nous sommes privés d'autonomie monétaire, condamnés à l'austérité, aux hauts taux d'intérêts et aux dévaluations à répétition, impuissants face à l'exode massif des capitaux et privés d'investissements productifs. Limités à l'exportation de matières premières vers l'Europe, nous sommes coupés du reste du Sud, dépendants de fluctuations extérieures et condamnés à affecter nos avoirs extérieurs au remboursement de la dette et au compte d'opérations. Sans capacité budgétaire, comment s'étonner que nos pouvoirs publics ne puissent pas garantir l'éducation, la santé et la souveraineté ainsi que la sécurité alimentaire des populations ?

Moralité : nous devons faire un choix. Celui-ci est à la fois simple et douloureux : Accepter et rationaliser, pour les opinions publiques camerounaises endormies, les impératifs de l’insertion de l’économie et de la société camerounaise dans la zone franc telle que configurée par l' « Etat voyou » (France) et accepter la relégation du Cameroun comme quartier des pouilleux, des misérables et des exclus ? Ou sortir de ce « système d'esclavage » afin de s'assurer une vie digne et épanouissante.

mercredi 26 décembre 2007

La gigantesque escroquerie des APE

Maintenant que tout le monde connait de quoi il est question en parlant des APE, je vais à présent montrer en quoi ces Accords sont une gigantesque escroquerie scientifique et un véritable suicide pour nous !

Comme je l'ai évoqué dans un précédent article, les APE ne sont pas une innovation. C'est une vieille idée qui a juste changé de nom puisqu’ils ne sont rien d'autre que l'aboutissement de la construction d'un système vicieux d'exploitation et de domination qui a pris naissance lors de la signature des Accords de Yaoundé en 1963.

Cependant, aussi incroyable que cela puisse être, il existe aujourd'hui une catégorie de pseudo-économistes africains et camerounais « mal formés » qui soutiennent mordicus que les APE sont une véritable chance pour nous ! Ces derniers n’ayant simplement pas pu rentrer dans la logique interne du système d’exploitation actuelle afin de saisir ses limites et ses problèmes mais surtout de comprendre que les APE ne sont rien d’autre qu’un instrument d’asservissement de notre peuple, ont abandonné tout esprit critique et considèrent que la théorie et l’analyse économiques sont des domaines réservés aux « soi-disant experts » des organisations criminelles et associations de malfaiteurs que sont le FMI, la Banque mondiale et l’OMC !

Si ce n’est pas la malédiction cela lui ressemble! Certains peuvent toujours estimer que l’appréciation est outrancière. Mais la réalité est que ces pseudo-économistes n'ont rien compris et continuent à se faire berner par ces organisations criminelles et associations de malfaiteurs et par devers eux nos Etats ainsi que les populations.

Ce que nos geôliers (UE) nous présentent comme avantages des APE ?

Rappelons que les APE exigent la libéralisation des marchés en rendant conforme les Accords de Lomé aux règles de l'organisation criminelle qu'est L'OMC! La base idéologique de ces Accords est donc le néo-libéralisme.

C'est l'idéologie des organisations criminelles et associations de malfaiteurs que sont le FMI, la Banque mondiale et l'OMC, qui soutient que l'ouverture des économies induit non seulement croissance et développement mais aussi la convergence, à savoir que lorsque des pays d'inégal développement s'ouvrent à l'échange, les moins développés convergent vers le niveau de développement des plus avancés.

Par conséquent, ces criminels nous disent qu'on a tout à gagner avec ces APE car en ouvrant nos économies, nous allons mettre fin à la misère chez nous puisqu'ainsi nous créeront la croissance et mettront en place un développement durable parce que cette ouverture nous permettra non seulement :

• De nous spécialiser dans la production des biens pour lesquels nous sommes les plus efficaces

• D'avoir des débouchés (marchés) plus importants puisque nous aurons accès au marché européen

• De profiter de la diffusion technologique (transferts de technologie) du Nord vers le Sud!

Mais aussi de développer nos marchés locaux tout en assurant l'intégration régionale. Ce qui nous permettra d'attirer les investissements étrangers, d'accroître nos capacités de production et de progresser sur l'échelle de la valeur ajoutée. Ce qui créera in fine le développement!

Mais tout ceci n'est qu'en leurre, une gigantesque escroquerie dont le seul et unique objectif consiste à nous fragiliser et à nous maintenir dans la misère pour l'éternité.

L'escroquerie scientifique

Les APE ne sont pas une innovation. Lomé I, en 1975, prévoyait déjà le financement d’infrastructures et de programmes agricoles qui n'ont jamais vus le jour. Si l'on fait un bilan de ce partenariat depuis 1975, on constate que:

• Il n'y a eu aucun décollage économique des pays ACP

• Les pays ACP ont perdu des parts de marchés dans l'Union européenne. Par exemple en 20 ans (1976-1996), la part de marché des pays ACP sur le marché européen est passée de 7% à 3% !

• Les pays ACP ont continué à se spécialiser dans les produits de base non transformés.

• Les pays ACP ont perdu leur souveraineté alimentaire

• La misère a continué à progresser dans ces pays

Notre pauvreté est donc voulue et entretenue. Elle a été minutieusement programmée sur la base d'une « théorie du commerce international complètement tronquée »!

Par rapport à la « spécialisation » que nos geôliers nous présentent comme principale vertu, ces derniers semblent oublier qu'une fois la spécialisation de nos économies accomplie, les flux commerciaux n'ont plus de raison d'affecter le sentier de croissance de nos économies : les gains sont épuisés ! Au contraire, cette spécialisation est un « piège infernal » puisqu'elle nous a enfermées dans des secteurs primaires (cacao, café, thé, banane, etc.) peu porteurs de croissance et de développement qui ne bénéficient pas de rendements croissants. En plus, cette spécialisation nous rend vulnérable aux variations imprévisibles et parfois brutales des cours sur les marchés des matières premières.

En ce qui concerne l'accès au marché européen, là aussi c'est un leurre parce que:

• L'accès au marché seul, ne va pas stimuler nos exportations puisque nous restons spécialisés dans les produits primaires dont l'offre est abondante et la demande en baisse. En plus, il n’y aura plus de prix garanti.

• Ensuite, nos économies présentent une productivité si faible et une carence en infrastructures qui ne nous permettent pas d'accroître nos volumes de vente pour bénéficier des économies d'échelle.

• Enfin, les normes sanitaires et les exigences de qualité établis par l'UE pour protéger leur marché contre nous constituent une barrière infranchissable pour nos produits !

En ce qui concerne les prétendus « transferts de technologie » Nord-Sud, là encore c'est un leurre. Nos geôliers prétendent que nous allons bénéficier de « transferts de technologie » par le biais de nos importations ! Ces assassins oublient de mentionner que leurs innovations sont brevetées pour une période de 20 ans. Et qu'après cette période, l'innovation tombe dans le domaine public mais que si nous voulons nous en accaparer, nous devrions néanmoins encore payer!

Le suicide

L'ouverture de nos marchés aux produits de l'EU présente plusieurs conséquences néfastes:

• D'abord, on se prive d'un moyen susceptible de protéger notre industrie naissante; ce qui détruit ainsi nos marchés.

• Ensuite, on expose nos pauvres agriculteurs à la concurrence des produits des agriculteurs modernes et subventionnés de l'UE. Ce qui est de nature à nous porter préjudice et surtout à hypothéquer notre souveraineté alimentaire (si on en a encore une !).

• D'autre part, on limite notre développement régional et on accentue notre dépendance vis-à-vis de l'économie européenne puisque les importations en provenance de l'UE se feront au détriment des échanges commerciaux entre nous.

• Enfin, la suppression des taxes à l'échange va entrainer une perte importante de recettes publiques. Or celles-ci sont nécessaires pour assurer le développement des politiques publiques en matière de santé, d'éducation, d'infrastructures publiques et de politique agricole.

A l’analyse de ce qui vient d’être développé, une conclusion triviale semble s’imposer : nous avons décidé nous-mêmes de nous remettre en esclavage !

Moralité : Les APE sont une gigantesque escroquerie et un facteur d'aggravation d'inégalités Nord-Sud puisque les gains du commerce issus de ces Accords sont totalement accaparés par l'Union européenne à nos dépends! « Riches » nous sommes nés mais « crève-la-fin » nous finirons!

samedi 22 décembre 2007

Les APE : qu'est ce que c'est ?

Les Accords de Partenariat Economiques (APE) sont des accords asymétriques de partenariat stratégique signés entre l’Union européenne (UE) et 79 pays ACP, c’est-à-dire Etats membres de l’Afrique (48 pays), des Caraïbes (16 pays) et du Pacifique (15), dans le but de :

• Eliminer la pauvreté dans les pays ACP

• Assurer les conditions d’un développement durable dans ces pays

• Intégrer ces pays dans le processus de mondialisation

Pourtant lorsqu’on regarde de près le contenu de ces APE, on constate que ces derniers vont à l’encontre de leurs propres objectifs. Puisqu’ils consistent à remettre en cause l’esprit de coopération des Accords de Lomé pour lui substituer une logique de libéralisation des marchés compatible avec les règles de l’organisation criminelle qu’est l’OMC !

Pour bien comprendre ce « truc » (APE), il est nécessaire de faire un bref survol de l’histoire.

Etape1 : Le commencement

1957 : C’est la naissance de la Communauté Economique Européenne (CEE). Dans la foulée, le Fonds Européen de Développement est crée pour s’assurer la collaboration des dirigeants des futurs nouveaux pays indépendants.

1963 : C’est l’euphorie des indépendances. Les dirigeants des nouveaux pays indépendants n’ayant ni programme ni vision et encore moins d’idées pour amorcer le développement de leur pays vont tout simplement s’en remettre à la CEE, qui va leur faire signer des Accords. Ce sont les Accords de Yaoundé entre la CEE et 18 Etats africains et malgache. Ils portent sur :

Le commerce : avec l’instauration de « préférences tarifaires non réciproques » en faveur des produits des 18 Etats qui devaient entrer dans la CEE sans droits de douane.

La coopération financière et technique, avec une priorité donnée à des projets d’infrastructure économique et sociale.

Etape 2 : Les Accords successifs de Lomé

1975 : C’est la signature de la convention de Lomé, appelée Lomé I (1975 - 1980), signée entre 46 pays ACP et l’« Europe des Neuf » (CEE). Son dispositif est le suivant :

• Confirmation de la « préférence tarifaire non réciproque » pour les exportations des pays ACP vers la CEE. Mais cet accès libre et illimité n’a cependant pas été étendu aux produits agricoles protégés par la Politique agricole commune (PAC).

• Instauration de « protocoles commerciaux additionnels » garantissant aux pays ACP l’achat de quantités spécifiques (quotas) de certains produits agricoles (sucre, banane et viande) à des prix garantis.

Création du STABEX, qui est un système de compensation des pertes de recettes entraînées par des fluctuations de prix ou de la demande sur les marchés mondiaux de certains produits agricoles spécifiques aux pays ACP et non concurrentiels pour la CEE (cacao, café, arachide et thé).

NB : Lomé I prévoit le financement d’infrastructures et de programmes agricoles.

1979 : C’est la signature de Lomé II (1980 -1985). Identique à Lomé I, mais signée entre 58 pays ACP et la CEE.

L’innovation apportée à Lomé II est la création du SYSMIN pour soutenir les pays producteurs et exportateurs de minerais comme la Zambie et la RDC. Cet organisme va garantir les revenus tirés de la production et de la vente de produits miniers, en cas de leurs fluctuations, par l’octroi de prêts permettant de soutenir la production. Ceci a permis à la CEE de s’approvisionner gratuitement en matières premières importantes : cuivre, cobalt, phosphate, manganèse, bauxite, étain, uranium et minerai de fer.

1984 : C’est la signature de Lomé III (1985 - 1990) entre 66 pays ACP et l’« Europe des Dix ».

1989 : C’est la signature de Lomé IV (1990 - 1995) entre 68 pays ACP et l’« Europe des Douze ». Cette convention va introduire une clause de « double conditionnalité » fondée sur :

• L’obligation des pays ACP de respecter les Programmes d’ajustement structurel (PAS) des organisations criminelles (FMI et banque mondiale)

• La promotion du développement du secteur privé

1995 : C’est la signature de Lomé IV bis (1995 - 2000) entre 68 pays ACP et l’« Europe des Quinze ». Cette convention introduit deux nouvelles clauses : i) le respect des droits de l’homme et de l’Etat de droit et, ii) l’insertion des pays ACP dans l’économie mondiale.

Etape 3 : La fin

2000 : L’Accord de Cotonou

Depuis sa création en 1995, l’organisation criminelle qu’est l’OMC soutient que les Accords de Lomé sont discriminatoires et donc contraires au principe du GATT, en particulier la clause de la « Nation la Plus Favorisée ».
Cette organisation criminelle remet en cause les « préférences commerciales » des Accords de Lomé et exige de rendre ces derniers compatibles avec ses règles.

Un nouvel accord sera donc signé en 2000. C’est l’Accord de Cotonou, dans lequel au régime préférentiel envers les pays ACP va se substituer une logique compatible avec les règles de l’OMC.

Cet Accord a été signé entre l’Union européenne et 77 pays ACP pour une période de 20 ans. Le système de préférences non réciproques est remplacé par des accords commerciaux entre l’UE et six zones géographiques (Caraïbes, Afrique de l’Ouest, Afrique centrale, Afrique de l’Est et Corne de l’Afrique, Afrique Australe et région pacifique) avec lesquelles l’UE va négocier des Accords bilatéraux de Libre Echange.

En fait, c’est la consécration du Libre Echange :

• Au sein de chacune de ces zones, c’est l’ouverture multilatérale des frontières avec Tarifs Extérieur Commun.

• Entre chacune de ces zones et l’UE, les Accords de Partenariat Economique Régional (APER) sont instituées. Ces derniers ont été signés ce mois (décembre) et seront mis en œuvre à partir de 2008.

Le contenu de ces APER est le suivant :

• Les préférences tarifaires non réciproques vont disparaitre. A la place, on introduira l’élimination complète des droits de douane entre l’UE et chacune des six zones distinctes, mais avec réciprocité.

• Fin des protocoles spéciaux sur : rhum, banane, sucre et viande de bœuf.

• Disparition des systèmes de garanties STABEX et SYSMIN.

In fine, c’est la mise à mort de l’esprit même de coopération de Lomé qui a été décrétée pour être transformé en ouverture mutuelle des marchés afin de confier le destin des pays ACP aux lois des marchés. Avec la signature de ces Accords, c’est l’espoir de développement des pays ACP qui vient de s’envoler !

mercredi 19 décembre 2007

Comment les Etats-Unis ont crée et entretiennent la misère chez nous

Les Etats-Unis par le biais de leurs organisations criminelles que sont la Banque mondiale, le FMI et l’OMC ont réussi à imposer leur idéologie néo-libérale qui à crée le chaos et le désespoir chez nous.

Cette idéologie soutient que, puisque le développement est lié à la croissance qui, elle même, est conditionnée par le libre-échange (libre circulation : marchandises, capitaux, intégration des pays dans les échanges internationaux), alors il est fondamenntal d'instaurer une libéralisation sans entrave par le biais notamment des privatisations et de la facilitation de la flexibilité du travail, qui ne peuvent bien sur s’opérer que dans un environnement économique totalement soumis aux lois naturelles du marché puisque la libéralisation est gage de développement. Ainsi la boucle est bouclée !

La Banque mondiale a agi pour asseoir cette idéologie et contrecarrer l’influence soviétique ainsi que les différentes tentatives nationalistes et anti-impérialistes. Son action va se situer sur le plan financier. Cela est d’ailleurs clairement mis en exergue par le député français Yves Tavernier dans le rapport 2000 de la commission des Finances de l’Assemblée nationales sur les activités et le contrôle du FMI et la Banque mondiale, qui affirme que son « rôle était de fidéliser la clientèle du tiers-monde en faveur du monde occidental » !

Des prêts nous seront alors accordés de manière conditionnelle pour éviter qu’on ne tente d’appliquer des politiques hétérodoxes par rapport au modèle capitaliste dominant. La banque mondiale nous proposera ainsi les capitaux dont on a besoin, en affirmant que l’exportation des matières premières que nous produisons sera suffisante à la fois pour les remboursements et pour la modernisation de notre appareil productif.

En agissant ainsi, la Banque mondiale et donc les Etats-Unis, acquiert un droit de regard sur les politiques économiques pratiquées chez nous, s’efforçant de stopper le développement de politiques indépendantes. C’est le verrouillage du système à l’échelle mondiale !

Prisonnier de ce « système vicieux » qui nous a construits, nous avons ainsi été modelés suivant les volontés des impérialistes.

Dans les faits, cela se traduira par :

• La reproduction d’une société camerounaise clonée à l’image de la France (imposition de la langue française comme langue officielle, constitution, systèmes politique, judiciaire et éducatif calqués sur la France, etc.) ;

Et la création d’une batterie de conditions ayant conduit à :

• Nous imposer des efforts d’industrialisation qui augmentent notre dépendance puisque qu’on extraverti notre économie ;

• Mettre en place un secteur exportateur en fonction des besoins des impérialistes;

• Un recours excessif à l’endettement extérieur ;

• Notre intégration dans une division internationale du travail qui nous maintient dans un échange inégal.

Les Etats-Unis nous condamnent définitivement à mort en 1979.

Puisque pour sortir de la crise qui les frappe, lutter contre une inflation galopante et réaffirmer leur leadership mondial, les Etats-Unis vont amorcer un virage ultra-libéral à la fin de l’année 1979, qui sera poursuivi après l’élection de Ronald Reagan à la présidence. Conformément à cet objectif, Paul Volker, le directeur de la Réserve fédérale des Etats-Unis ; va décider une forte augmentation des taux d’intérêt américains pour attirer les capitaux et faire baisser l’inflation afin de relancer la machine économique américaine.

Cette stratégie va se révéler catastrophique pour nous puisque les taux d’intérêt des prêts bancaires qui nous avaient été accordés étaient variables et liés aux taux nord-américains et anglais (en fait indexés sur le prime rate et le Libor, deux taux déterminés à New York et Londres). De l’ordre de 4 - 5% dans les années 1970, ils sont passés à 16 - 18%. Ainsi, du jour au lendemain, nous devons rembourser trois fois plus. Les règles ont été modifiées de façon criminelle : le « piège » se referme !

Cette situation va ainsi s’aggraver avec la baisse des cours des matières premières et des produits agricoles que nous exportions. Les prêts ayant été contractés en dollar et bien que nous recettes eussent diminués, nous devions coûte que coûte nous procurer de plus en plus de devises pour rembourser, notre seul objectif devint : produire davantage pour exporter.

Nous devions donc rembourser davantage en disposant de revenus moindres : nous nous sommes ainsi retrouvés pris dans l’étau de la dette, incapables de faire face aux échéances de remboursements. Nous devions nous endetter de nouveau pour rembourser, mais cette fois ci au prix fort. La situation s’est détériorée très rapidement : ce fut la crise de la dette.

Incapables de rembourser puisque sevrés de toutes nos ressources, plus personne ne veut nous prêter. Le FMI va alors se présenter en dernier « sauveur » en nous proposant des prêts à des taux forts à condition d’accepter de mener les politiques décidées par leurs experts : ce sont les fameuses conditionnalités du FMI qui vont marquer l’officialisation de notre subordination aux puissances impérialistes. Elles vont constituées les bases des programmes d’ajustement structurel.

Le Cameroun sera contraint d’y adhérer en 1989. L’objectif final de ces programmes criminels consiste à nous faire dégager des ressources financières pour régler la dette. Cela va entraîner une modification dans la répartition de nos recettes entre les loups. Jusqu’ici, nous étions obliger de verser 100% de nos revenus d’exportations au trésor français, mais avec la crise de la dette la France sera sommée par la Banque mondiale & le FMI ainsi que le club de Paris et le club de Londres de lâcher un peu du lest pour eux aussi. Le taux de centralisation va alors passer de 100% à 65% à partir de 1973. Les 35% restant étant libérée pour entretenir le service de la dette. Cette répartition de notre dur labeur entre nos geôliers est illustrée au Cameroun, par exemple, entre 1992 et 1997 par une part du budget allouée au service de la dette de l’ordre de 35% et 65% pour le compte d’opérations ! Dans les pays hors zone franc, la punition était encore plus sévère (c’est-à-dire la part du budget allouée au service de la dette) : Kenya : 40%, Zambie : 40%, Tanzanie : 46% !

Il ne nous reste donc aucune ressource propre pour l’investissement de long terme et donc pour le développement.

Moralité : nous sommes condamnés à la misère avant même de Naître !

Comment la France nous maintient en esclavage

Aussi incroyable que cela puisse paraître, l’occupation territoriale du Cameroun par les français et les britanniques conférait à ces derniers le « droit absolu » de disposer à leur guise de toutes les richesses du pays (ressources naturelles et humaines) sans avoir de comptes à rendre à qui que ce soit. Alors pourquoi ces deux puissances vont-elles consentir à abandonner cette position privilégiée de monopole naturel ?

Pour le comprendre, il faut se replonger dans la logique politico-économique et surtout géostratégique qui a prévalu à l’époque.

Le contexte international

Il est marqué par trois faits majeurs :

• Le système capitaliste est plongé dans une grave crise depuis les années 1920 (crash boursier de 1929)

• La fin de la seconde guerre mondiale (1939-1945) marque un changement de rapport de force entre les deux premières puissances politiques et économiques mondiales (le Royaume Uni et les Etats-Unis). Grands vainqueurs de la guerre et dorénavant première puissance économique mondiale, les Etats-Unis contrôlent plus de la moitié de la production industrielle et près de 80% des réserves d’or.

• Changements dans les institutions internationales, qui doivent refléter la nouvelle hiérarchie impérialiste.

La création des organisations criminelles de Bretton Woods : FMI et Banque mondiale

En juillet 1944, la « conférence monétaire et financière » s’est tenue, à l’initiative du gouvernement américain (Roosevelt) à Bretton Woods, petite ville américaine du New Hampshire, avec 45 pays, trois mois après le débarquement des troupes alliées en Normandie.

Objectif : Etablir une nouvelle configuration du pouvoir économique mondial.

Les propositions

Conformément à cette optique, deux propositions furent présentées lors de cette conférence :

1. Le plan White, Harry White, haut fonctionnaire du Trésor américain dont les propositions étaient :

• L'instauration du « libre-échange » sans discrimination;

• La libéralisation maximale du commerce extérieur ;

• La stabilisation financière (pour éviter les dévaluations concurrentielles);

• La levée de l'occupation des colonies pour permettre un libre accès aux matières premières (accès bloqué précédemment par les empires coloniaux européens).

2. Le Plan Keynes, économiste et diplomate anglais, qui proposa :

• La centralité du rôle de économique de l’Etat en matière de :

– Régulation du marché

– Consolidation des finances publiques

– Préservation de la croissance interne et le plein emploi

• La relance par la demande, la consommation, l’augmentation des salaires

• L’instauration de la protection sociale

Bien évidemment le compromis (qui n’avait pas été signé par l’URSS et les pays de l’Est) reprit l’essentiel de la proposition américaine (plan White) et constitua les bases des accords de Brettons Woods, donnant ainsi naissances aux organisations criminelles que sont le FMI et la Banque mondiale, puis au GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) en 1947, chargé de veiller à la libéralisation du commerce international par la réduction des droits de douane.

Prise au dépourvu par cette volonté subite des nouveaux maîtres du monde (Etats-Unis) de vouloir aussi profiter de nos ressources, la France sera obligée d’assurer ses arrières en concevant une stratégie en prévision de la rude concurrence qui s’annonçait.

Elle crée alors le franc CFA (franc des colonies françaises d'Afrique) le 26 décembre 1945, jour où elle ratifie les accords de Bretton Woods et procède à sa première déclaration de parité au Fonds Monétaire International (FMI). C’est la naissance du système d’exploitation et de domination du Cameroun par la France!

Le premier verrouillage de ce système sera opéré en avril 1959 avec la création de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique Equatoriale et du Cameroun (BCEAC) et l’ouverture d’un compte d'opérations auprès du Trésor français dans lequel les différents Etats devaient verser 100% de leurs devises de change.

Plus subtils et plus vicieux, le contrôle, l’exploitation et la domination du Cameroun par la France allait désormais s’effectuer via le système monétaire ainsi crée. Cet asservissement est clairement illustré dans les quatre principes de la zone franc :

• La libre convertibilité

• La fixité de la parité entre l’euro et le franc CFA

• La libre transférabilité des fonds

• La centralisation des réserves de change

Selon sa volonté et le gain qu’elle souhaite en tirer, la France va surfer sur cette batterie de principes qui nous met en coupe réglée et totalement à sa merci.

Par exemple lorsqu’elle occupait notre territoire, il n’était alors pas nécessaire de sous évaluer le franc CFA puisque le transfert des richesses était interne (colonie - métropole), la parité du franc CFA était :

1945 : 1 FF = 0.59 Fcfa

1948 : 1 FF = 0.5 Fcfa

Sachant qu’elle allait physiquement quitter le territoire, et surtout qu’elle allait rester notre seul partenaire économique, c’était alors avantageux pour elle de sous évaluer le franc CFA pour mieux « arracher » nos ressources, la parité du franc CFA devint :

1958 : 1 FF = 50 Fcfa

Lorsque le compte d’opération a connu son premier et unique déficit, sa mauvaise foi et sa méchanceté fussent mise à jour puisqu’elle décida unilatéralement de dévaluer le franc CFA pour éviter d’honorer ses engagements qui exigeaient qu’elle comble de facto ce déficit !

1994 : 1 FF = 100 Fcfa

Mettant en avant l’esprit de solidarité de l’Union européenne face à l’offensive américaine, elle a convié l’Union européenne au partage du gâteau :

1999 : 1 FF = 100 Fcfa = 0.15244902 euro

Le Franc Français (FF) disparaissant, 1 euro = 655.957 Fcfa

En ce qui concerne la libre transférabilité, elle lui permet de rapatrier en toute impunité l’argent que ses multinationales viennent nous « arracher ». Quant à la centralisation des réserves de change, elle met carrément en esclavage le peuple camerounais qui doit verser tout le fruit de son dur labeur dans un compte d'opérations auprès du Trésor français. Le taux de centralisation des réserves de change était de 100% jusqu’en 1973, en clair cela signifie que le Cameroun était sevré de tous ses revenus puisqu'il était obligé de verser 100% de ses recettes d’exportations au trésor français !
Dans ces conditions comment aurions-nous donc pu créer les conditions de développement sans ressources propres?

La philosophie du NOCAME

Comment pouvons-nous amorcer un véritable développement ?


En prenant notre destin en mains, c'est-à-dire en arrachant notre souveraineté à nos impitoyables geôliers, afin de créer les conditions d’une société camerounaise fondée sur le progrès social, c’est-à-dire sur l’amélioration des conditions matérielles et culturelles des populations camerounaises.


Le fondement philosophique sous jacent a la construction de cette société nouvelle basée sur les valeurs saines et nobles de l’humanisme, du travail, de l’effort, de la méritocratie, de la dignité, de la liberté et du partage, repose sur le concept que nous appelons « développement endogène débarrassé des toxines idéologiques étrangères».


C’est un développement qui est axé sur la valorisation des ressources locales au plan des ressources humaines, au plan des ressources naturelles, au plan de la culture locale ainsi qu’au plan des savoir-faire locaux.


Il adopte une approche centrée sur les camerounais en se basant sur les besoins fondamentaux des personnes (alimentation, logement, éducation, santé et travail) et non sur les besoins de la croissance du marché.


Il est à la fois territorial, communautaire et démocratique. Ainsi, notre territoire sera à la base de notre développement ; car c’est dans un espace particulier que le développement s’incarne et prend sa source. Il est communautaire puisqu’il fait appel à la participation de tout le peuple camerounais et démocratique puisqu’il suppose des structures démocratiques pour sa mise en œuvre.


Enfin, il sera le fruit de chacune des composantes de notre territoire, c’est-à-dire :


• Composante naturelle ;


• Composante culturelle ;


• Composante économique et sociale.


Cependant, la mise en application de notre concept de « développement endogène débarrassé des toxines idéologiques étrangères» ne pourra produire les résultats escomptés que si une batterie d'actions est simultanément entreprise.

mardi 18 décembre 2007

Comment éradiquer la corruption au Cameroun

L’unique solution pour démolir le « système de contrôle » qu’est la corruption consiste à prendre du recul, c'est-à-dire à analyser les choses non pas sous un angle moral, en termes de jugements de valeur, mais en partant de l'observation des événements, en adoptant à l'égard de ce système une attitude similaire à celle du biologiste dans son laboratoire, qui étudie la structure et le comportement des virus. Car au-delà des questions de personnes, ce « système de contrôle » repose sur les mécanismes suivants :

• Une structure hiérarchique pyramidale de dominance, non similaire à la structure de l'organisme humain, qui repose sur les postulats du mode de pensée par opposition, structure les relations entre individus en fonction de critères hiérarchiques de supériorité et d'infériorité, de domination/soumission, réduisant la valeur des gens à celle de leur statut et induisant des rapports de force et des conflits;

• Une inversion des valeurs qui, d'une part présente comme « bon » tout ce qui symbolise la dominance et l'oppression, et comme « mauvais », les moyens permettant d'en sortir, et d'autre part infériorise la personne humaine au nom d'abstractions, de concepts érigés en valeur absolue, subordonnant sa valeur à son statut, lequel est proportionnel aux attributs du pouvoir qu'elle possède; cette inversion des valeurs a érigé en modèle de comportement l'archétype de la victime expiatoire.

• Une double problématique de culpabilité et existentielle, basée sur le postulat que le Noir est coupable de nature donc maudit à jamais et sur une conception de la vie humaine tragique, absurde et désespérée, telle que le camerounais est né pour souffrir pour l’éternité!

En conséquence pour changer les personnes et les éléments du système afin d’aboutir à des résultats satisfaisants au niveau humain il est fondamental de passer au préalable par une analyse, une déstructuration des techniques de contrôle et des mécanismes de ces systèmes, à partir de l'observation des faits, et une synthèse, qui aboutirait à une identification des malfaiteurs mais aussi aux mesures à mettre en place, ce qui implique :

Etape 1 : la détection des fraudeurs

A partir de la loi sur la déclaration des ressources et du patrimoine de tous les fonctionnaires et membres du gouvernement qui sera instituée et immédiatement applicable, l’on procédera comme suit :

En ce qui concerne les membres du gouvernement et les fonctionnaires (impôts, douane...)

On comparera leur patrimoine à la valeur actualisée de leur salaire pour vérifier si la dynamique entre les deux est proportionnelle. Dans le cas contraire une explication leur sera demandée.

En ce qui concerne les exécuteurs et bénéficiaires des marchés publics

Une recherche approfondie sera menée auprès de chaque ministère pour répertorier tous les marchés publics ayant fait l’objet d’une soumission. Les exécuteurs de ces marchés dans les ministères seront alors tenus d’expliquer sur quelles bases leur attribution a été faite. Par rapport aux bénéficiaires de ces marchés, une vérification de l’effectivité des réalisations sera menée sur le terrain.

En ce qui concerne l’exploitation forestière

Une recherche approfondie sera menée auprès du ministère des forêts pour répertorier tous les agréments ou licences d’exploitation qui ont été attribués jusqu’ici. Comme pour les marchés publics, les responsables du ministère seront tenus d’expliquer sur quelles bases ces attributions ont été faites. D’autre part, une vérification auprès des exploitants des montants des redevances versés par eux et à qui sera effectuée.

Une fois ce travail d’identification terminer, il faudra entreprendre une action forte pour éradiquer ce redouble fléau.

Etape 2 : L’action à entreprendre

C’est impressionnant d’observer l'analogie frappante qui existe entre la corruption et le cancer; les deux croissent aux dépens de leur hôte pour généralement finir par le tuer. De plus, leur élimination se heurte à la même difficulté; il faut détruire les cellules cancéreuses sans toucher celles qui sont saines. Ceci n'est possible qu'au tout début du mal. Compte tenu de l’étendue de la corruption au Cameroun, il est difficile d’imaginer comment elle pourra être extirpée sans porter atteinte aux droits de l'homme, ni endommager la démocratie naissante.

L'histoire foisonne d'exemples de réformateurs bien intentionnés qui ont échoué précisément à cause de leur respect des valeurs démocratiques. L'Amérique du Sud par exemple a connu bon nombre de réformateurs depuis un siècle mais elle n'a pas perdu sa réputation d’être corrompue. Le seul qui ait à peu près réussi sa lutte contre la corruption c'est le dictateur chilien Pinochet au prix d'innombrables violations des droits de l'homme.

L’objectif consiste ici à mettre en œuvre une « thérapie de choc » susceptible d’éradiquer la corruption au Cameroun tout en préservant les valeurs démocratiques. Il s’agit donc, non pas de contraindre les populations à adopter des comportements sains mais de créer un système d’incitations capable d’amener les populations à changer leur mentalité et à se positionner sur un « sentier comportemental » souhaitable par tous.

Au Cameroun, deux éléments sont susceptibles d’expliquer la corruption:

1. Le niveau de salaire « monstrueusement » bas, qui a conduit à la dégradation des conditions de vie, elle-même, à l’origine de la perte de dignité des populations et donc de leur morale !

2. Un système judiciaire en faillite (absence de sanctions incitatives), fondé sur le postulat : deux poids, deux mesures, c'est-à-dire une justice à la carte, une pour les riches et une autre pour les pauvres !

Je propose donc de mettre en place une stratégie à double incitation : financière et rétorsive.

Incitation financière

Augmentation des salaires des fonctionnaires afin d’accroître leur pouvoir d’achat et leur permettre de s’affranchir du verrou des « besoins physiologiques ».

Incitation rétorsive

Lorsque des faits de corruption auront été prouvés à l’encontre d’un individu, un système de sanctions à double détente : statique et dynamique devra alors être appliqué. L’objectif recherché ici est d’indexer les conséquences des actions des personnes incriminées au devenir de toute leur famille.

Sanction statique

1. Lourde peine d’emprisonnement ferme pour le responsable de l’infraction (le double ou le triple de son âge selon les cas) ;

2. Obligation de participer aux travaux forcés tel que la construction des voies de chemin de fer;

3. Confiscation de tous les biens possédés dans le cercle familial (père, mère et enfants) ;

4. Révocation de leur emploi et gel des pensions retraites du couple (mari et femme);

5. Enquête de moralité et poursuites judiciaires contre les membres de la famille élargie, les connaissances et les voisins proches qui ne se sont pas interrogés sur l’origine de l’insolente opulence de la famille incriminée.

Sanction dynamique

Exclusion à vie de tous les membres de cette famille de la vie politique du Cameroun, du système éducatif public et de la fonction publique.

Si ces derniers sont à l’extérieur

1. Retrait de leur nationalité ;

2. Interdiction de séjour au Cameroun.

Si toutes les sommes détournées sont volontairement remboursées

• Annulation de la sanction dynamique et des sanctions 1, 2, 4 et 5 de la sanction statique mais obligation pour la personne incriminée de participer aux travaux d’intérêt général, tels que le balayage et le ramassage des ordures dans les différentes artères des villes.

Les caractéristiques de la corruption au Cameroun

La corruption est tellement répandue et acceptée au Cameroun qu’elle a été érigée en véritable institution. Elle est à la fois univers de pratiques et univers de sens.

Cependant, il est important de garder à l’esprit le fait que, ce qui caractérise l'acte corrompu ce n'est pas le transfert d'argent ni les conséquences néfastes qui peuvent en découler. Le fait de modifier l'exercice normal de sa fonction de telle sorte qu'il en résulte un avantage ou bénéfice personnel dénature cette fonction et constitue une corruption en toutes circonstances.

Par exemple le chef du personnel d'un cabinet ministériel qui choisit d'engager un candidat parce qu'il est son parent et non parce qu'il est le plus qualifié pour l'emploi, est corrompu car il trahit la confiance mise en lui par son chef hiérarchique. De même, le député qui, en votant pour ou contre une motion, tient plus compte des appuis financiers qui ont contribué à sa victoire électorale que de l’intérêt des électeurs qu'il représente est corrompu car il trahit la confiance mise en lui par ces électeurs. Ou encore un directeur d’une école de formation d’élites, qui choisit de ne faire recruter que les ressortissants de son village ou de sa région, est corrompu car il trahit la confiance mise en lui par tous les autres.

Dans ces trois cas, il y a eu corruption même si personne ne s'en rend compte et même si le prix et l'effet néfaste de cette corruption sont difficiles à identifier.

Ainsi, au-delà des transferts d'argent et des conséquences néfastes qui peuvent en découler, la corruption dénature les fonctions de l'appareil de l’état et l’empêche de remplir les rôles qui sont sa raison d’être, la réduction des inégalités, la constitution d’un capital social, le maintien de la sécurité et la création de conditions de prospérité pour tous les citoyens du pays. Au Cameroun, l’expansion de ce fléau peut s’analyser suivant un double système : le système de corruption par le haut et le système de corruption par le bas.

Le système de corruption par le haut

Il s’agit ici de la corruption perpétrée par la classe dirigeante ou des décideurs publics par l’institutionnalisation non seulement de la manipulation, de l'escroquerie, et de contrats truqués qui s'exercent au détriment de l’Etat et des citoyens mais aussi de la généralisation de règles et de comportements inconstitutionnels et illégaux sur le sol camerounais.

Leurs forfaits vont:

• Des détournements des fonds publics

• Distraction des impôts versés par les sociétés

• Mises aux enchères et rachat des biens publics

• Au conditionnement de l’entrée dans les grandes écoles par le versement du « gombo »...

Pour ces sinistres individus tout est permis, selon le principe de l'efficacité inversement proportionnelle à la légitimité: le droit n'a plus cours, seul compte le profit, qui justifie tout. Les conséquences socio-économiques de ce type de corruption peuvent être assimilées à celles du passage d’un « tsunami » dans un pays! Les sommes distraites des caisses de l’Etat sont tellement gigantesques que les populations arrivent à douter de leur véracité et en sont à se demander si le pays pourrait posséder autant de richesses vue l’état de misère dans lequel vit le peuple.

Ces actes de déprédation et d’incivisme causent un tord énorme au pays et hypothèque lourdement son avenir. La corruption est responsable d’une perte annuelle de recettes par l’Etat de 400 milliards FCFA. Le secteur forestier enregistre à lui seul une perte de près de 100 milliards FCFA par an pour exploitation illicite. Tandis qu’à peine 20% des impôts versés par les compagnies forestières aux communes est investi dans le développement local !

Le système de corruption par le bas

Une autre forme de corruption au Cameroun, moins connue mais pas moins nocive est celle de l’exécutant bureaucrate qui utilise sa position pour flatter son ego et s’enrichir plutôt que pour rendre les services pour lesquels il est payé. Par définition, le bureaucrate exécutant n'a pas de pouvoir de décision, sa tache est d'appliquer les règlements. Les pouvoirs de tels exécutants sont limités et il est souvent tentant pour eux d'utiliser leur position pour se valoriser et s’enrichir aux dépens des requérants qu'ils ont à servir.

Les moyens de marquer des points pour se faire payer sont multiples, attitude et comportement hostiles, voire même agressifs, délais abusifs, exigences superflues et, parfois refus brusques et inexpliqués de servir. Il ne s'agit pas ici de la petite coupure glissée avec les documents pour éviter des délais mais bien du bonbon psychologique et financier qu’exige le bureaucrate corrompu des requérants qui en ressortent souvent humiliés et tellement dégoûtés des contrôles bureaucratiques qu'ils sont poussés à agir sans tenir compte des lois et des règlements.

Les agents les plus concernés sont notamment, les inspecteurs des impôts, les agents des mairies, les douaniers, les policiers, les juges, les auxiliaires de justice (avocats, huissiers, notaires), les agents du trésor, des travaux publics, des transports, de l’industrie et du commerce, de l’éducation nationale, et ceux de l’administration territoriale. Ce genre de corruption développée par les fonctionnaires endommage aussi bien l’économie que les pires malversations.

Que peut-on dire de la structure et des postulats de ces deux systèmes ?

Que leur structure est celle d'un « système de contrôle », c’est-à-dire une structure de dominance au sein de laquelle les relations sont basées sur des rapports de force de type domination/soumission, persécuteur/victime, des rapports de conflits.

Ces systèmes de contrôle sont été mis en place et dirigés par des dominateurs-profiteurs. Toutefois, ces derniers n'ont généralement pas choisi en toute connaissance de cause d'être des dominateurs. Ils sont prisonniers de leurs réactions psychologiques dont ils n'ont pas conscience des mécanismes, et d'un système de pensée sur lequel reposent tous le système de contrôle, le système de pensée dualiste, dont ils ignorent pour la plupart la structure et les postulats.

En outre, la recherche du pouvoir et de l'argent, malsaine pour l'organisme, génératrice de stress, ruine leur santé et assujettit toute leur vie et celle de leur entourage. Prisonniers de l'image qu'ils ont d'eux-mêmes, des autres et du monde, les dominateurs sont « contrôlés par le besoin de contrôler ». Cette structure repose sur les postulats suivants:

• La croyance en la valeur de l'argent comme quelque chose de réel, doté d'une valeur absolue, et en des règles économiques dotées d'une existence en soi, indépendante de ses utilisateurs ;

• Le postulat selon lequel il n'est possible de s'enrichir qu'en dépouillant ou en tuant quelqu'un d'autre ;

• Une structure de relation basée sur l'exclusion, le tribalisme, le gain facile, la tricherie, la violence et le culte de l’apparence;

• Des relations de compétition agressives, de conflits mortels, entre inclus et exclus, les riches et les pauvres ;

• Une stratégie basée sur l'intelligence des rapports de force pour obtenir de l'argent.

Ces systèmes de corruption reposent sur la tromperie, le parasitisme, le pillage des ressources, la manipulation mentale, le tribalisme et sur le principe qui consiste à scier la branche sur laquelle on est assis: une fois que les ressources sont épuisées, qu'il n'y a plus rien à piller, le système s'effondre, ce qui sera bien évidemment préjudiciable à tout le peuple camerounais: le style de jeu où tout le monde est perdant au bout du compte, c’est-à-dire un jeu à somme négative !

Les conséquences pour le pays

Comme je l’ai déjà évoqué, la corruption est responsable au Cameroun d’une perte annuelle de près de 40% des recettes enregistrées par l’Etat. La plupart des études évoquent la perte de la rondelette somme de 400 milliards de francs CFA par an.

Présentée ainsi cette statistique n’est qu’un chiffre et ne permet pas de mettre en évidence les redoutables effets pervers de la pratique de la corruption au Cameroun. Il serait donc intéressant de se munir d’une loupe afin d’éclairer les lanternes sur les conséquences socio-économiques de cette pratique.

Sur le plan macroéconomique, la corruption est responsable du faible taux d’activité et du chômage endémique qui sévit au Cameroun. Illustrons cela par une simple « arithmétique politique ». Considérons les cas de deux entreprises, l’une au chiffre d’affaires de 50 millions employant 49 personnes et l’autre au chiffre d’affaires de 240 millions employant 149 personnes.

400 milliards de francs CFA ! C’est une somme qui permettrait de créer 8000 entreprises d’un chiffre d’affaires de 50 millions employant 392000 personnes ou 1700 entreprises d’un chiffre d’affaires de 240 millions employant 249000 personnes.

Au niveau microéconomique, la corruption crée et entretient la misère des populations. Les populations déjà sevrées de revenu sont obligées de verser des pots-de-vin à tout bout de champ pour bénéficier d’une prestation gratuite. Des études montrent qu’en moyenne, chaque famille camerounaise dépense en versement de pot-de-vin environ 100000 francs CFA par an pour faire avancer un dossier, toucher une pension. Ce qui est inadmissible compte tenu des revenus insignifiants des populations.

Les vraies raisons de notre pauvrété

La grande pauvreté du Cameroun ne saurait, comme nous l’avons déjà affirmé, s’expliquer en termes de retard culturel et encore moins de celui de la présence d’un « Etat-Fort » qui interférerait sur l’économie en étouffant la société civile. Pour la simple raison qu’au Cameroun, il n’existe pas d’Etat et quand bien même un « semblant » d’Etat existerait, ce serait un « Etat-Mou », c'est-à-dire une pale « caricature d’Etat » subordonnée aux puissances impérialistes!


Par conséquent, si le Cameroun demeure dans un état de grande pauvreté chronique depuis sa reconnaissance en tant que « caricature d’Etat » sur le plan international en 1884, c’est parce que les pays industrialisés du Nord nous maintienne dans un état de dépendance économique, politique et technologique par le biais de l’impérialisme et d’une nouvelle forme de colonialisme. En d’autres termes, la pauvreté du Cameroun est causée par l’impérialisme du « centre » (pays industrialisés) sur la « périphérie » (nous) avec la complicité active de la classe dirigeante, elle est donc le résultat d’un pillage systématique !


Question : comment en sommes-nous arrivés la ?


La tragédie que nous vivons n’est pas arrivée toute seule comme peut survenir un tremblement de terre ou un cyclone dévastateur. Elle est la conséquence de choix géopolitiques bien précis des puissances impérialistes. Surtout elle est un puissant mécanisme de subordination, un nouveau colonialisme en somme. Minutieusement programmée, elle s’est nouée en 5 actes.


Acte 1 : le développement des thèses racistes anti-noir en Europe dans les années 1700 – 1800


Les occidentaux dans leur soif d’accumulation insatiable, barbare et impitoyable, avaient fini par épuiser la race rouge (les Indiens) dans les travaux excessifs ainsi qu'à arracher toutes leurs richesses, et recherchaient donc d’autres instruments et riches contrées dont ils pussent disposer sans que personne ne s’y offusque, et surtout ne demandât compte de ce qui se passe. Cependant, le traitement indigne qu’ils avaient infligé et continuaient à faire subir aux indiens ainsi qu'aux esclaves noirs avait fini par heurter la conscience de certains qui commencèrent à protester contre ces traitements inhumains et barbares infligés à des êtres humains (noirs et indiens). Ces traitements infâmes sur les indiens vont durer de 1620 à 1890 et sur les Noirs africains de 1441 à nos jours !


Et pour justifier leurs méfaits et surtout la conquête des territoires africains qu'ils envisageaient entreprendre, ils vont alors construire la plus grande escroquerie scientifique du siècle qui consistait à établir une hiérarchisation des races en théorisant l’infériorité du peuple noir pour se convaincre du « devoir de civilisation » du peuple Noir qui leur incombe !


Acte 2 : La conquête


Le Cameroun comme tous les autres pays d’Afrique subsaharienne sont officiellement devenus une propriété occidentale en 1884 lors de la Conférence de Berlin sur le partage de l’Afrique. Cette conférence, qui a duré du 15 novembre au 26 février 1885, réunie à l’initiative de Bismarck, a eu pour but d’établir les règles du jeu pour la conquête, afin de désamorcer les conflits entre les colonisateurs !


Elle réunissait quatorze puissances : Allemagne, Autriche-Hongrie, Belgique, Danemark, Empire Ottoman, Espagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Pays-Bas, Portugal, Russie et Suède qui allaient s’engager à ne plus procéder à des acquisitions sauvages sans le notifier aux autres, pour leur permettre de faire des réclamations.


Les peuples et les rois africains n’avaient été ni consultés ni informés de toutes ces discussions. Le Cameroun n’a donc jamais eu une valeur d’existence réelle en ce sens qu’il n’a jamais été un « Etat souverain » et donc n’a jamais pu disposer de lui-même !


Acte 3 : Simulacre d’indépendance de 1960 et verrouillage du système


Depuis le 1er janvier 1960, le Cameroun est tombé sous l’occupation des organisations criminelles et associations de malfaiteurs (FMI, Banque mondiale, OMC, Total, etc.) ! Et sa représentation en tant qu’Etat sur la scène internationale relève simplement de l’alibi tant les rapports de forces qui s’y expriment lui sont défavorables tandis que sur la scène nationale, son impuissance et son illégitimité font de lui l’instrument privilégié des organisations criminelles et associations de malfaiteurs dans leur conquête impérialiste.


Acte 4 : le verrouillage du système à l’échelle mondiale


L’entrée en scène des Etats-Unis va définitivement sceller notre sort à l’échelle mondiale. Ces assassins internationaux vont se servir de leurs instruments que sont la Banque mondiale, le FMI et l’OMC pour imposer leur idéologie néo-libérale et créer la misère et le désespoir dans notre pays.


Acte 5 : la crise de la dette et les plans d’ajustement structurel


Dont les conséquences cauchemardesques ont été :


• Abandon des subventions aux produits et services de première nécessité ainsi qu’à l’agriculture.


• Austérité budgétaire et réduction des dépenses (santé, éducation, subventions aux produits de base) ;


• Production agricole toute entière tournée vers l’exportation (café, coton, cacao, arachide, thé etc.) pour faire rentrer des devises, donc réduction des cultures vivrières et déforestation pour gagner de nouvelles surfaces ;


• Ouverture totale des marchés par la suppression des barrières douanières et libéralisation de l’économie ;


• Instauration d’une fiscalité aggravant encore les inégalités avec le principe d’une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) absurde ;


• Privatisations massives de toutes les entreprises publiques.


Moralité : nous sommes embrigadés dans un engrenage vicieux, complètement au dessus de nos forces, incontrôlable puisque programmé de l’extérieur, qui nous déshumanise tout en nous dépossédant de toutes nos ressources et donc de tout espoir de développement, il devient alors évident pour tout camerounais que l’unique voie pour accéder à une vie digne et épanouissante passe obligatoirement par la destruction de ce système de domination qui pèse sur nous. Ce qui nous permettra d’acquérir enfin notre souveraineté et de pouvoir disposer de nous-mêmes en prenant en mains notre propre destin pour donner enfin à notre vie le sens que nous souhaitons!

lundi 17 décembre 2007

Pourquoi sommes-nous si pauvres?

En d’autres termes, comment se fait-il que le Cameroun soit aussi pauvre alors qu’il recèle d’importantes richesses en manière de:

• Ressources naturelles minières (pétrole, gaz naturel, bauxite, cobalt, nickel, fer, diamants, or, etc....) ;

• Ressources naturelles agricoles d’exportation (cacao, café, caoutchouc, coton, huile de palme, sucre, riz, banane, thé, bois, etc..) ;

• Ressources naturelles agricoles vivrières (ananas, arachide, plantain, choux, haricot, macabo, manioc, pistache, gombo, igname, mil, oignon, pastèque, patate, pomme de terre, etc....) ;

• Ressources humaines (64,8% de la population a moins de 25 ans) !

Les fausses explications « eurocentrites »

Plusieurs théories ont été développées dans les années 1960 et 1970 par les occidentaux pour tenter d’apporter une explication et proposer des solutions à la situation absurde de l’Afrique.

Sans rentrer dans les détails, des trois théories que nous présentons, il ressort que pour :

Les tenants de la « théorie de la modernité », le développement est une question de culture, il s’agit du passage de la culture traditionnelle à la culture moderne. La pauvreté du Cameroun est censée être causée par la résistance et l’inadéquation des systèmes de valeur traditionnels au progrès sous tous ses aspects. La politique de développement préconisée par ce modèle est une politique de modernisation, économique, politique, sociale et surtout culturelle. Puisque pour ce modèle, une société est d’autant plus moderne que les valeurs, qui orientent les conduites y sont plus universalistes, donc moins particularistes. Cette politique est appliquée au Cameroun depuis le début des années 1960 !

Tandis que pour les tenants de la « théorie de la compétition », l’extrême pauvreté du Cameroun est tout simplement due à un excès d’interférence de l’Etat sur la rationalité économique. La politique de développement préconisée par ce modèle est le passage d’une rationalité politique à une rationalité économique, il s’agit donc par exemple de privatiser les entreprises publiques, de suivre les lois du marché et de libéraliser toute l’économie ! Cette politique est appliquée au Cameroun depuis 1989, date de la mise sous ajustement structurel du pays !

Enfin, pour les tenants de la « théorie du conflit », la grande pauvreté du Cameroun proviendrait d’un Etat plus ou moins dictatorial qui étouffe les conflits, et donc la société civile, entraînant comme résultat un manque de dynamisme créant du développement. La politique de développement préconisée ici est le passage d’un régime dictatorial à la démocratie et au respect des Droits de l’Homme, car la conflictualité qui en découle mène à une dynamique culturelle, sociale, politique et économique et donc au développement ! Cette politique est appliquée au Cameroun depuis 1990 avec l’avènement du multipartisme!

Cependant, comme on peut très bien le remarquer, toutes les explications développées dans le cadre de ces trois théories ont cherché à démontrer que les causes de la grande pauvreté du Cameroun sont exclusivement endogènes. Autrement dit, que nous sommes responsables de notre misère à cause notamment de notre « mentalité primitive » qui nous rend inapte à tout progrès !

L’objectif recherché ici est de nous culpabiliser et nous faire basculer dans la fatalité afin non seulement de nous dépouiller en totalité du sens de notre vie, de nos responsabilités, de notre liberté de penser, de faire, de créer, d’imaginer et d’inventer. Mais aussi de détruire toute volonté de notre part de vouloir assumer la totalité de notre vie sociale, économique, politique, intellectuelle et spirituelle afin de nous imposer sans aucune résistance comme c’est le cas actuellement des « soi-disant » voies de développement qui ne sont rien d’autre que la fidèle reproduction des étapes de l’histoire de l’industrialisation des sociétés développées du Nord.

Pourtant l’absurdité de ces théories est illustrée dans leurs propres fondements :

D’abord, le Cameroun n’est pas une image des pays développés à un stade antérieur puisque nous faisons partie d’un système mondial qui a forgé notre structure ;

Ensuite, les facteurs culturels ou religieux ne sauraient expliquer l’état de pauvreté du Cameroun puisque le peuple camerounais n’est pas foncièrement traditionnel !

Mais, malgré ces lourds défauts, ces trois théories restent les seules et les plus répandues dans l’idée même de développement que se fait l’ «industrie de l’aide » des puissances impérialistes !

Il n’est donc pas étonnant de constater qu’à force de s’entêter à vouloir imposer au Cameroun un modèle de progrès et de connaissance basés sur l’expérience occidentale, le Cameroun ait été complètement déstructuré et présente aujourd’hui le profil d’un pays qui sort de 47 ans de guerre !

Le Cameroun d'aujourd'hui

L’Afrique se meurt malgré toutes les tentatives de « sauvetage » entreprises ! Au Cameroun, la pauvreté a atteint un tel niveau d’insoutenabilité qu’elle est à l’origine d’une complète déstructuration de la société. Et malgré de soi-disant progrès notés en matière de percées démocratiques, de règne du multipartisme, d’avancées dans le respect des libertés et de droits de l’homme, la réalité est qu’on ne relève aucun progrès significatif et durable, aucune prise de conscience ni de position des populations sur les motifs et encore moins sur les relations entre les causes et les effets des tragédies qu’elles vivent.

Ces effets sont toujours changeants, toujours plus flous, qu’il s’agisse des abus du parti au pouvoir, du libéralisme destructeur ou du peu d’équité prévalant. Les remèdes préconisés changent, les réformes imposées déstructurent mais s’avèrent le plus souvent inopérantes, les constats de mauvaise gouvernance se succèdent avec toujours un seul fautif : la gouvernance politique et une seule aberration : une démarche auto culpabilisante et suicidaire de cette même direction politique.

Dans les faits, on assiste à un double effondrement aussi bien économique que culturel dans une société de la corruption, du tribalisme, du gain facile, de la tricherie, de l’image, du sexe marchandise, des pratiques magico-religieuses, de la violence et du culte de l’apparence. Bien enraciné et institutionnalisé, cet environnement « morbide » génère un double effet négatif, d’une part, il détruit tout espoir d’amélioration des conditions de bien-être des populations en plongeant l’immense majorité du peuple dans la précarité, l’exclusion et la marginalisation.

D’autre part, il contribue à déshumaniser et à inférioriser les populations en les enfermant dans un sentiment d’insécurité mentale et psychologique qui développe, en elles, non seulement une soif de subordination mais aussi une crise existentielle, responsables d’une sorte d’irrationalité et d’irresponsabilité qui les poussent dans leur quête existentielle à être prêtes à partir à tout prix et à n’importe quel prix se constituer « esclaves modernes » dans les pays occidentaux!

Si ce n’est pas la malédiction cela lui ressemble ! Certains peuvent toujours estimer que l’appréciation est outrancière et qu’il y a du mieux depuis le règne des programmes d’ajustement structurel et des programmes et stratégies de réduction de la pauvreté, on aimerait bien les croire mais le niveau de pauvreté et de misère ne cesse d’augmenter au Cameroun et les indicateurs d’une éventuelle amélioration des conditions de vie et de travail ne cessent de démentir pareille assertion comme l’atteste si bien les indicateurs suivants.

Quelques indicateurs de la grande pauvreté du Cameroun

Les indicateurs globaux

Statut : Pays Pauvre Très Endetté (PPTE)

Stock d’endettement : 2510,9 millions de dollars (en 1980), et 6200 – 1090 (montant annulé) = 5110 millions de dollars (actuellement), c’est le stock de richesses que nous avons produit pour les autres, c'est-à-dire une valeur ajoutée nette de 2599,1 millions de dollars, fruit de notre dur labeur, qu'ils se partagent entre eux !

Taux de chômage réel : 80,2%

Pays sans capital social : sur 50000 km de routes, seulement 10% sont bitumés !

Pays totalement assisté : sur les plans économique, politique et monétaire !

Pays sans politique de formation du capital humain : sur un total de 4223 étudiants à l’étranger, aucun n’est boursier de l’Etat camerounais!

Espérance de vie à la naissance : 44 ans (en 1970) et quarante an après (aujourd’hui) : 46 ans !!

Les conditions de vie des populations

48% de camerounais n’ont pas accès à l’eau potable !

52% de la population n’a pas d’électricité !

Seule 7% de la population dispose d’un logement avec toilettes à chasse d’eau

Aucun système de couverture sociale d’Etat n’existe au Cameroun !!

25% de la population ne possède aucun bien durable !!

A tous les combattants de la liberté

Appel du NOCAME pour la vie, la liberté, la recherche du bonheur et la constitution d’un legs

Chers compatriotes


Le Cameroun est en péril. Il est sous occupation. Il a tout perdu. Cependant, il a peur de la liberté, peur de prendre son destin en mains. Il a capitulé face à l’impérialisme imposé par la mondialisation économique et financière, à l’austérité sociale et aux ordres des organisations criminelles de Bretton Woods (FMI et Banque mondiale). Il ne résiste pas à ceux qui institutionnalisent la déprédation, légalisent la torture et les pratiques magico-religieuses, attisent la guerre, répandent le chaos et traitent les êtres humains comme du bétail. Dans les cercles du pouvoir à Etoudi, on se rit de la misère du peuple qui a fini par perdre toute sa dignité !

Aujourd’hui, le Cameroun fait pitié. Il accuse dans la presque totalité des domaines, plus de retard et de recul que jamais et la situation ne cesse d’empirer quelques soient les transformations et réformes répétitives. Il constitue un terrain d’expérimentation et d’amusement où se défoulent des stratèges diaboliques, des experts forts du pouvoir de leurs mandants mais sans responsabilité, ni idées ni vision.

Les programmes d’ajustement structurels des années 80 et 90, imposés au Cameroun par les toutes puissantes organisations criminelles de Bretton Woods, ont efficacement effacé les progrès accumulés difficilement durant les années 60 et 70, années de balbutiement de l’exercice de la souveraineté et de l’expérimentation de pratiques de la planification.

Pour des raisons exclusivement idéologiques, au nom de l’ultra libéralisme et des impératifs de soumission suicidaire aux lois du marché, de productivisme, de rentabilité financière et autres raisons biaisées d’équilibres macroéconomiques, l’économie publique a été satannisée et anéantie dans la précipitation, sans que les initiatives privées n’aient été préalablement préparées pour prendre la relève dans des conditions minimales de sauvegarde et de protection d’une base économique et sociale des plus fragiles.

Les populations prises en otage, ignorées et méprisées, sont déboussolées et ne savent plus à quel saint se vouer. Elles vivent le cauchemar, englouties dans un engrenage sans fin menant à la faillite générale, à la désespérance, à l’anéantissement.

Cette situation cauchemardesque a fini par prendre le dessus sur le peuple qui a perdu toute confiance en lui et accepté le statu quo. Les camerounais ont perdu le sens de leur vie, de leurs responsabilités, leur liberté de penser, de faire, de créer, d’imaginer, d’inventer, d’assumer la totalité de leur vie sociale, économique, politique, intellectuelle et spirituelle. Le peuple camerounais vit aujourd’hui avec un sentiment d’insécurité, il a soif de subordination, peur de se déterminer et de prendre des risques calculés, évalués et assumés. Il vit dans l’insignifiant et croit nécessaire de confier sa vie aux soins des autres !

Or on ne peut pas créer les conditions préalables de démarrage vers une société de prospérité et retrouver l’avenir des jeunes camerounais qui leur a été délibérément volé quand on a perdu toute confiance en soi, qu’on a peur, qu’on se soumet et quand on a perdu son indépendance nationale à l’égard de l’étranger ainsi que sa liberté intérieure. Il faut donc nous battre non seulement pour retrouver l’estime de nous-mêmes mais aussi pour nous réapproprier notre pays afin de refonder une société nouvelle basée sur les valeurs saines et nobles de l’humanisme, du travail, de l’effort, de la méritocratie, de la dignité, de la liberté et du partage. C’est ce combat décisif, et lui seul, qui justifie aujourd’hui un engagement politique. C’est un combat noble parce que c’est un combat pour la vie, la liberté, la recherche du bonheur et surtout la constitution d’un legs pour les générations à naître.

Apparemment, aucun leader politique au Cameroun aujourd’hui ne semble être à la hauteur de cette tâche Ô combien immense. Je rentre donc dans l’arène de la politique par défaut en pariant de transformer la situation de chaos actuel en Havre de prospérité et de bien-être pour TOUS.


Je porte mon projet pour qu’il suscite des ardeurs nouvelles et réveille les esprits endormis. Dans cette jungle camerounaise devenue terrain d’expérimentation et d’amusement où se défoulent des stratèges diaboliques, je m’efforcerai de devenir éclaireur, inspirateur et catalyseur, convaincu qu’il se trouve dans notre pays un potentiel exceptionnel que ma tâche est d’éveiller. Mon entrée dans l’arène politique camerounaise est donc un pari sur l’avenir.


Le Cameroun subit à la fois une occupation économique (tous les secteurs de souveraineté - eau, énergie et exploitation des ressources minières - sont aux mains des étrangers), financière (champion du monde de la mendicité auprès des organisations criminelles de Bretton Woods) et un effondrement culturel dans une société de la corruption, du gain facile, de la tricherie, de l’image, du sexe marchandise, de la violence et du culte de l’apparence. Cependant, sur la scène officielle, les questions secondaires sont évoquées pour éviter les principales et les petites phrases distillées (ère des grandes ambitions, opération épervier !) pour échapper aux grandes idées.

Nos dirigeants, obsédés par l’exercice du pouvoir, gardent les yeux fixés et les oreilles dressées sur l’avis et les caprices de leurs mandataires (FMI et Banque mondiale). Ces organisations criminelles façonnent l’opinion et les politiques à l’aune de leurs préjugés et fantasmes, propageant l’idéologie fataliste d’un capitalisme prédateur et sans frontières. A l’état pur avec les programmes d’ajustement structurels des années 80 et 90 ou bien sous le masque social assaisonné des nuances sous de nouvelles appellations. Bien sûr il y en a certains, qui s’opposent à cette dérive. Cependant, ou bien ils en ont été auparavant les complices, ou alors ils récitent des catéchismes impuissants comme si le temps s’était arrêté à leur porte !

Cependant, comme les camerounais vivent une situation de misère pire que le cauchemar le plus effroyable qui puisse exister, c’est en ces heures sombres si l’on veut en prendre conscience et regarder en face nos enfants, que l’homme de caractère trouve en lui les ressources d’un nouveau départ.

Celui-ci implique nécessairement la destruction du système diabolique actuel et le passage à une société fondée sur l’investissement à long terme, l’esprit de découverte et le développement participatif, en arrachant le pouvoir aux sectes magico-religieuses prédatrices et remettant à la barre des hommes et des femmes patriotes et désireux de porter plus haut les limites de la pensée et de la vie, sans laisser personne au bord de la route.

Utopie ? Non, car c’est ce que porte au fond de lui-même le mouvement de libération de notre pays initié par les nationalistes Rudolphe Manga Bell et Martin Paul Samba puis transcendé par Ruben Um Nyobé sous le sceau de l’idéologie de l’unité nationale, l’indépendance totale et inconditionnelle de notre chère patrie. Mon projet a pour but de ressusciter et faire revivre à nouveau cette noble idéologie, en bousculant son bourreau administratif pour lui substituer des hommes et des femmes fidèles à cette idéologie pour laquelle tant de vies ont été donné et se situant à la frontière de notre avenir.

A tous les jeunes, à qui cet avenir a été volé et qui entendent le retrouver. C’est à eux que je voue mon projet, ses repères et ses pistes. Car je suis convaincu qu’avec eux, si nous menons ensemble le combat au nom des principes qui ont guidé les mouvements de libération portés par les Rudolphe Manga Bell, Martin Paul Samba et Ruben Um Nyobé, une société d’équité, de prospérité et de dignité pourra renaître demain. Cette société je m’engage pour elle avec l’âpre joie d’être responsable.

Recours au droit à l’exception et instauration des Minimaux Sociaux : Les deux piliers d’un nouvel ordre économique et social au Cameroun et fondements de la politique étrangère et intérieure du NOCAME pour une société camerounaise équitable, prospère et digne.