mercredi 19 décembre 2007

Comment les Etats-Unis ont crée et entretiennent la misère chez nous

Les Etats-Unis par le biais de leurs organisations criminelles que sont la Banque mondiale, le FMI et l’OMC ont réussi à imposer leur idéologie néo-libérale qui à crée le chaos et le désespoir chez nous.

Cette idéologie soutient que, puisque le développement est lié à la croissance qui, elle même, est conditionnée par le libre-échange (libre circulation : marchandises, capitaux, intégration des pays dans les échanges internationaux), alors il est fondamenntal d'instaurer une libéralisation sans entrave par le biais notamment des privatisations et de la facilitation de la flexibilité du travail, qui ne peuvent bien sur s’opérer que dans un environnement économique totalement soumis aux lois naturelles du marché puisque la libéralisation est gage de développement. Ainsi la boucle est bouclée !

La Banque mondiale a agi pour asseoir cette idéologie et contrecarrer l’influence soviétique ainsi que les différentes tentatives nationalistes et anti-impérialistes. Son action va se situer sur le plan financier. Cela est d’ailleurs clairement mis en exergue par le député français Yves Tavernier dans le rapport 2000 de la commission des Finances de l’Assemblée nationales sur les activités et le contrôle du FMI et la Banque mondiale, qui affirme que son « rôle était de fidéliser la clientèle du tiers-monde en faveur du monde occidental » !

Des prêts nous seront alors accordés de manière conditionnelle pour éviter qu’on ne tente d’appliquer des politiques hétérodoxes par rapport au modèle capitaliste dominant. La banque mondiale nous proposera ainsi les capitaux dont on a besoin, en affirmant que l’exportation des matières premières que nous produisons sera suffisante à la fois pour les remboursements et pour la modernisation de notre appareil productif.

En agissant ainsi, la Banque mondiale et donc les Etats-Unis, acquiert un droit de regard sur les politiques économiques pratiquées chez nous, s’efforçant de stopper le développement de politiques indépendantes. C’est le verrouillage du système à l’échelle mondiale !

Prisonnier de ce « système vicieux » qui nous a construits, nous avons ainsi été modelés suivant les volontés des impérialistes.

Dans les faits, cela se traduira par :

• La reproduction d’une société camerounaise clonée à l’image de la France (imposition de la langue française comme langue officielle, constitution, systèmes politique, judiciaire et éducatif calqués sur la France, etc.) ;

Et la création d’une batterie de conditions ayant conduit à :

• Nous imposer des efforts d’industrialisation qui augmentent notre dépendance puisque qu’on extraverti notre économie ;

• Mettre en place un secteur exportateur en fonction des besoins des impérialistes;

• Un recours excessif à l’endettement extérieur ;

• Notre intégration dans une division internationale du travail qui nous maintient dans un échange inégal.

Les Etats-Unis nous condamnent définitivement à mort en 1979.

Puisque pour sortir de la crise qui les frappe, lutter contre une inflation galopante et réaffirmer leur leadership mondial, les Etats-Unis vont amorcer un virage ultra-libéral à la fin de l’année 1979, qui sera poursuivi après l’élection de Ronald Reagan à la présidence. Conformément à cet objectif, Paul Volker, le directeur de la Réserve fédérale des Etats-Unis ; va décider une forte augmentation des taux d’intérêt américains pour attirer les capitaux et faire baisser l’inflation afin de relancer la machine économique américaine.

Cette stratégie va se révéler catastrophique pour nous puisque les taux d’intérêt des prêts bancaires qui nous avaient été accordés étaient variables et liés aux taux nord-américains et anglais (en fait indexés sur le prime rate et le Libor, deux taux déterminés à New York et Londres). De l’ordre de 4 - 5% dans les années 1970, ils sont passés à 16 - 18%. Ainsi, du jour au lendemain, nous devons rembourser trois fois plus. Les règles ont été modifiées de façon criminelle : le « piège » se referme !

Cette situation va ainsi s’aggraver avec la baisse des cours des matières premières et des produits agricoles que nous exportions. Les prêts ayant été contractés en dollar et bien que nous recettes eussent diminués, nous devions coûte que coûte nous procurer de plus en plus de devises pour rembourser, notre seul objectif devint : produire davantage pour exporter.

Nous devions donc rembourser davantage en disposant de revenus moindres : nous nous sommes ainsi retrouvés pris dans l’étau de la dette, incapables de faire face aux échéances de remboursements. Nous devions nous endetter de nouveau pour rembourser, mais cette fois ci au prix fort. La situation s’est détériorée très rapidement : ce fut la crise de la dette.

Incapables de rembourser puisque sevrés de toutes nos ressources, plus personne ne veut nous prêter. Le FMI va alors se présenter en dernier « sauveur » en nous proposant des prêts à des taux forts à condition d’accepter de mener les politiques décidées par leurs experts : ce sont les fameuses conditionnalités du FMI qui vont marquer l’officialisation de notre subordination aux puissances impérialistes. Elles vont constituées les bases des programmes d’ajustement structurel.

Le Cameroun sera contraint d’y adhérer en 1989. L’objectif final de ces programmes criminels consiste à nous faire dégager des ressources financières pour régler la dette. Cela va entraîner une modification dans la répartition de nos recettes entre les loups. Jusqu’ici, nous étions obliger de verser 100% de nos revenus d’exportations au trésor français, mais avec la crise de la dette la France sera sommée par la Banque mondiale & le FMI ainsi que le club de Paris et le club de Londres de lâcher un peu du lest pour eux aussi. Le taux de centralisation va alors passer de 100% à 65% à partir de 1973. Les 35% restant étant libérée pour entretenir le service de la dette. Cette répartition de notre dur labeur entre nos geôliers est illustrée au Cameroun, par exemple, entre 1992 et 1997 par une part du budget allouée au service de la dette de l’ordre de 35% et 65% pour le compte d’opérations ! Dans les pays hors zone franc, la punition était encore plus sévère (c’est-à-dire la part du budget allouée au service de la dette) : Kenya : 40%, Zambie : 40%, Tanzanie : 46% !

Il ne nous reste donc aucune ressource propre pour l’investissement de long terme et donc pour le développement.

Moralité : nous sommes condamnés à la misère avant même de Naître !

Aucun commentaire: