Aussi incroyable que cela puisse paraître, l’occupation territoriale du Cameroun par les français et les britanniques conférait à ces derniers le « droit absolu » de disposer à leur guise de toutes les richesses du pays (ressources naturelles et humaines) sans avoir de comptes à rendre à qui que ce soit. Alors pourquoi ces deux puissances vont-elles consentir à abandonner cette position privilégiée de monopole naturel ?
Pour le comprendre, il faut se replonger dans la logique politico-économique et surtout géostratégique qui a prévalu à l’époque.
Le contexte international
Il est marqué par trois faits majeurs :
• Le système capitaliste est plongé dans une grave crise depuis les années 1920 (crash boursier de 1929)
• La fin de la seconde guerre mondiale (1939-1945) marque un changement de rapport de force entre les deux premières puissances politiques et économiques mondiales (le Royaume Uni et les Etats-Unis). Grands vainqueurs de la guerre et dorénavant première puissance économique mondiale, les Etats-Unis contrôlent plus de la moitié de la production industrielle et près de 80% des réserves d’or.
• Changements dans les institutions internationales, qui doivent refléter la nouvelle hiérarchie impérialiste.
La création des organisations criminelles de Bretton Woods : FMI et Banque mondiale
En juillet 1944, la « conférence monétaire et financière » s’est tenue, à l’initiative du gouvernement américain (Roosevelt) à Bretton Woods, petite ville américaine du New Hampshire, avec 45 pays, trois mois après le débarquement des troupes alliées en Normandie.
Objectif : Etablir une nouvelle configuration du pouvoir économique mondial.
Les propositions
Conformément à cette optique, deux propositions furent présentées lors de cette conférence :
1. Le plan White, Harry White, haut fonctionnaire du Trésor américain dont les propositions étaient :
• L'instauration du « libre-échange » sans discrimination;
• La libéralisation maximale du commerce extérieur ;
• La stabilisation financière (pour éviter les dévaluations concurrentielles);
• La levée de l'occupation des colonies pour permettre un libre accès aux matières premières (accès bloqué précédemment par les empires coloniaux européens).
2. Le Plan Keynes, économiste et diplomate anglais, qui proposa :
• La centralité du rôle de économique de l’Etat en matière de :
– Régulation du marché
– Consolidation des finances publiques
– Préservation de la croissance interne et le plein emploi
• La relance par la demande, la consommation, l’augmentation des salaires
• L’instauration de la protection sociale
Bien évidemment le compromis (qui n’avait pas été signé par l’URSS et les pays de l’Est) reprit l’essentiel de la proposition américaine (plan White) et constitua les bases des accords de Brettons Woods, donnant ainsi naissances aux organisations criminelles que sont le FMI et la Banque mondiale, puis au GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) en 1947, chargé de veiller à la libéralisation du commerce international par la réduction des droits de douane.
Prise au dépourvu par cette volonté subite des nouveaux maîtres du monde (Etats-Unis) de vouloir aussi profiter de nos ressources, la France sera obligée d’assurer ses arrières en concevant une stratégie en prévision de la rude concurrence qui s’annonçait.
Elle crée alors le franc CFA (franc des colonies françaises d'Afrique) le 26 décembre 1945, jour où elle ratifie les accords de Bretton Woods et procède à sa première déclaration de parité au Fonds Monétaire International (FMI). C’est la naissance du système d’exploitation et de domination du Cameroun par la France!
Le premier verrouillage de ce système sera opéré en avril 1959 avec la création de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique Equatoriale et du Cameroun (BCEAC) et l’ouverture d’un compte d'opérations auprès du Trésor français dans lequel les différents Etats devaient verser 100% de leurs devises de change.
Plus subtils et plus vicieux, le contrôle, l’exploitation et la domination du Cameroun par la France allait désormais s’effectuer via le système monétaire ainsi crée. Cet asservissement est clairement illustré dans les quatre principes de la zone franc :
• La libre convertibilité
• La fixité de la parité entre l’euro et le franc CFA
• La libre transférabilité des fonds
• La centralisation des réserves de change
Selon sa volonté et le gain qu’elle souhaite en tirer, la France va surfer sur cette batterie de principes qui nous met en coupe réglée et totalement à sa merci.
Par exemple lorsqu’elle occupait notre territoire, il n’était alors pas nécessaire de sous évaluer le franc CFA puisque le transfert des richesses était interne (colonie - métropole), la parité du franc CFA était :
1945 : 1 FF = 0.59 Fcfa
1948 : 1 FF = 0.5 Fcfa
Sachant qu’elle allait physiquement quitter le territoire, et surtout qu’elle allait rester notre seul partenaire économique, c’était alors avantageux pour elle de sous évaluer le franc CFA pour mieux « arracher » nos ressources, la parité du franc CFA devint :
1958 : 1 FF = 50 Fcfa
Lorsque le compte d’opération a connu son premier et unique déficit, sa mauvaise foi et sa méchanceté fussent mise à jour puisqu’elle décida unilatéralement de dévaluer le franc CFA pour éviter d’honorer ses engagements qui exigeaient qu’elle comble de facto ce déficit !
1994 : 1 FF = 100 Fcfa
Mettant en avant l’esprit de solidarité de l’Union européenne face à l’offensive américaine, elle a convié l’Union européenne au partage du gâteau :
1999 : 1 FF = 100 Fcfa = 0.15244902 euro
Le Franc Français (FF) disparaissant, 1 euro = 655.957 Fcfa
En ce qui concerne la libre transférabilité, elle lui permet de rapatrier en toute impunité l’argent que ses multinationales viennent nous « arracher ». Quant à la centralisation des réserves de change, elle met carrément en esclavage le peuple camerounais qui doit verser tout le fruit de son dur labeur dans un compte d'opérations auprès du Trésor français. Le taux de centralisation des réserves de change était de 100% jusqu’en 1973, en clair cela signifie que le Cameroun était sevré de tous ses revenus puisqu'il était obligé de verser 100% de ses recettes d’exportations au trésor français !
Pour le comprendre, il faut se replonger dans la logique politico-économique et surtout géostratégique qui a prévalu à l’époque.
Le contexte international
Il est marqué par trois faits majeurs :
• Le système capitaliste est plongé dans une grave crise depuis les années 1920 (crash boursier de 1929)
• La fin de la seconde guerre mondiale (1939-1945) marque un changement de rapport de force entre les deux premières puissances politiques et économiques mondiales (le Royaume Uni et les Etats-Unis). Grands vainqueurs de la guerre et dorénavant première puissance économique mondiale, les Etats-Unis contrôlent plus de la moitié de la production industrielle et près de 80% des réserves d’or.
• Changements dans les institutions internationales, qui doivent refléter la nouvelle hiérarchie impérialiste.
La création des organisations criminelles de Bretton Woods : FMI et Banque mondiale
En juillet 1944, la « conférence monétaire et financière » s’est tenue, à l’initiative du gouvernement américain (Roosevelt) à Bretton Woods, petite ville américaine du New Hampshire, avec 45 pays, trois mois après le débarquement des troupes alliées en Normandie.
Objectif : Etablir une nouvelle configuration du pouvoir économique mondial.
Les propositions
Conformément à cette optique, deux propositions furent présentées lors de cette conférence :
1. Le plan White, Harry White, haut fonctionnaire du Trésor américain dont les propositions étaient :
• L'instauration du « libre-échange » sans discrimination;
• La libéralisation maximale du commerce extérieur ;
• La stabilisation financière (pour éviter les dévaluations concurrentielles);
• La levée de l'occupation des colonies pour permettre un libre accès aux matières premières (accès bloqué précédemment par les empires coloniaux européens).
2. Le Plan Keynes, économiste et diplomate anglais, qui proposa :
• La centralité du rôle de économique de l’Etat en matière de :
– Régulation du marché
– Consolidation des finances publiques
– Préservation de la croissance interne et le plein emploi
• La relance par la demande, la consommation, l’augmentation des salaires
• L’instauration de la protection sociale
Bien évidemment le compromis (qui n’avait pas été signé par l’URSS et les pays de l’Est) reprit l’essentiel de la proposition américaine (plan White) et constitua les bases des accords de Brettons Woods, donnant ainsi naissances aux organisations criminelles que sont le FMI et la Banque mondiale, puis au GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) en 1947, chargé de veiller à la libéralisation du commerce international par la réduction des droits de douane.
Prise au dépourvu par cette volonté subite des nouveaux maîtres du monde (Etats-Unis) de vouloir aussi profiter de nos ressources, la France sera obligée d’assurer ses arrières en concevant une stratégie en prévision de la rude concurrence qui s’annonçait.
Elle crée alors le franc CFA (franc des colonies françaises d'Afrique) le 26 décembre 1945, jour où elle ratifie les accords de Bretton Woods et procède à sa première déclaration de parité au Fonds Monétaire International (FMI). C’est la naissance du système d’exploitation et de domination du Cameroun par la France!
Le premier verrouillage de ce système sera opéré en avril 1959 avec la création de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique Equatoriale et du Cameroun (BCEAC) et l’ouverture d’un compte d'opérations auprès du Trésor français dans lequel les différents Etats devaient verser 100% de leurs devises de change.
Plus subtils et plus vicieux, le contrôle, l’exploitation et la domination du Cameroun par la France allait désormais s’effectuer via le système monétaire ainsi crée. Cet asservissement est clairement illustré dans les quatre principes de la zone franc :
• La libre convertibilité
• La fixité de la parité entre l’euro et le franc CFA
• La libre transférabilité des fonds
• La centralisation des réserves de change
Selon sa volonté et le gain qu’elle souhaite en tirer, la France va surfer sur cette batterie de principes qui nous met en coupe réglée et totalement à sa merci.
Par exemple lorsqu’elle occupait notre territoire, il n’était alors pas nécessaire de sous évaluer le franc CFA puisque le transfert des richesses était interne (colonie - métropole), la parité du franc CFA était :
1945 : 1 FF = 0.59 Fcfa
1948 : 1 FF = 0.5 Fcfa
Sachant qu’elle allait physiquement quitter le territoire, et surtout qu’elle allait rester notre seul partenaire économique, c’était alors avantageux pour elle de sous évaluer le franc CFA pour mieux « arracher » nos ressources, la parité du franc CFA devint :
1958 : 1 FF = 50 Fcfa
Lorsque le compte d’opération a connu son premier et unique déficit, sa mauvaise foi et sa méchanceté fussent mise à jour puisqu’elle décida unilatéralement de dévaluer le franc CFA pour éviter d’honorer ses engagements qui exigeaient qu’elle comble de facto ce déficit !
1994 : 1 FF = 100 Fcfa
Mettant en avant l’esprit de solidarité de l’Union européenne face à l’offensive américaine, elle a convié l’Union européenne au partage du gâteau :
1999 : 1 FF = 100 Fcfa = 0.15244902 euro
Le Franc Français (FF) disparaissant, 1 euro = 655.957 Fcfa
En ce qui concerne la libre transférabilité, elle lui permet de rapatrier en toute impunité l’argent que ses multinationales viennent nous « arracher ». Quant à la centralisation des réserves de change, elle met carrément en esclavage le peuple camerounais qui doit verser tout le fruit de son dur labeur dans un compte d'opérations auprès du Trésor français. Le taux de centralisation des réserves de change était de 100% jusqu’en 1973, en clair cela signifie que le Cameroun était sevré de tous ses revenus puisqu'il était obligé de verser 100% de ses recettes d’exportations au trésor français !
Dans ces conditions comment aurions-nous donc pu créer les conditions de développement sans ressources propres?
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